Bab Sebta et Une place sous le soleil déprogrammés du festival de cinéma méditerranéen de Tétouan

On apprend que le court-métrage Bab Sebta de Randa Maroufi et le documentaire Une place sous le soleil de Karim Aitouna, programmés au Festival de cinéma méditerranéen de Tétouan (Maroc), ont finalement été interdits de projection par les organisateurs à la demande des autorités locales pour éviter tout sujet « politique » en pleine crise économique et sociale dans la région. Les deux films abordent la question des porteurs de marchandises de contrebande à la frontière entre le Maroc et l’enclave espagnole de Sebta, ainsi que la situation des vendeurs ambulants de Tétouan. Un sujet brûlant depuis que le Maroc a décidé, en décembre 2019, de fermer la frontière pour le transport de marchandises.

« C’est une décision indépendante de notre volonté prise, selon les organisateurs, par les pouvoirs publics de la ville ayant jugé la projection des deux films dangereuse pour la paix sociale à Tétouan », explique Randa Maroufi le 5 mars 2020 sur son compte Facebook : « Nous regrettons cette décision et cette censure qui porte atteinte à la liberté d’expression. […] Les organisateurs m’ont expliqué devoir déprogrammer le film pour des raisons hors de leur volonté, parce que la situation à Sebta est très tendue et les relations entre le Maroc et l’Espagne n’améliorent pas les choses. […] Ils m’ont écrit que c’était devenu un problème ‘grave’ et que le festival évite tout ce qui est ‘politique’. »

Finalement, le Festival du cinéma méditerranéen de Tétouan, qui devait se tenir du 21 au 28 mars 2020, a été reporté à une date ultérieure officiellement à cause du coronavirus.