Le Vietnam interdit la sortie en salles de Barbie

On apprend que les autorités vietnamiennes ont interdit la sortie en salles de Barbie (Greta Gerwig, 2023) en raison de plusieurs séquences montrant sur une carte de la région la ligne dite des neufs pointillés, une zone de la mer de Chine méridionale particulièrement riche en pétrole et en gaz, revendiquée par Pékin. Une position contestée par les autorités du Vietnam, celles des Philippines, de Malaisie et d'Indonésie, confortées par une décision de la Cour d’arbitrage de La Haye indiquant en 2016 que la souveraineté chinoise en mer de Chine méridionale n’avait aucune base légale ni aucune justification historique.

Dans un communiqué de presse, le directeur du Département du cinéma vietnamien du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme, a déclaré que « le Conseil national d'évaluation et de classification des films a visionné le film et a pris la décision d'en interdire la projection au Vietnam en raison d'une violation liée à la "ligne en neuf pointillés" ».

Rappelons que plusieurs films ont déjà fait l’objet d’une décision d'interdiction d'exploitation au Vietnam pour les mêmes raisons, tels Uncharted en 2022, Crazy Rich Asians en 2018, ou encore Abominable en 2019.

Le 9 juillet 2023, les autorités vietnamiennes ont demandé et obtenu de Netflix la suppression de la série chinoise Flight to You (2022) pour des raisons similaires.

Pour sa part, la province pakistanaise du Pendjab interdit le film en raison de personnages LGBT présentés de manière positive. En août 2023, le Liban décide ne ne pas autoriser l’exploitation du film en salles à la demande de Mohammad Mortada, ministre de la Culture, estimant que le film « promeut l'homosexualité » et « va à l'encontre des valeurs de foi et de moralité ». Même chose au Koweït où le président du Comité de censure l'accuse de « véhiculer des idées qui encouragent des comportements inacceptables et déforment les valeurs de la société ». En Arabie saoudite, les autorités considèrent que Barbie se moque du « caractère sacré du mariage et de la famille » et insulte « les croyances islamiques » sans pour autant l’interdire. Au début du mois d’août en Algérie, le ministre de la Culture et des Arts a demandé aux salles projetant le film depuis trois semaines à Alger, Oran et Constantine, de le déprogrammer pour « atteinte à la morale ».