Des courts métrages censurés en Chine projetés à Clermont-Ferrand

La « rétrospective Chine » du Festival du court métrage de Clermont-Ferrand 2015 propose 29 films chinois produits entre 2004 et 2014. Sur telerama.fr, Caroline Besse rapporte les propos de Jérôme Ters, chargé de la programmation : « Depuis trois ou quatre ans, on a accès à des œuvres qui ne peuvent pas être officiellement diffusées en Chine, mais qui circulent beaucoup plus facilement grâce au numérique. Des œuvres très intéressantes, moins consensuelles, qu’il n’aurait pas été possible de sortir du pays au temps de l’argentique. Aujourd’hui les douanes ont beaucoup moins le contrôle et le pays est si grand… » Elle cite alors The Questioning de Cha Fang, qui décrit l'interrogatoire policier dans la chambre d’hôtel du réalisateur, Rikun Zhu, qui filme la scène en caméra cachée : « Vingt et une longues minutes, un harcèlement psychologique insupportable, absurde, qui en vient presque à devenir comique », et Jérôme Ters de préciser : « The Questioning n’est clairement pas diffusable en Chine » rappelant l'interdiction du Festival du film indépendant de Pékin en 2014 : « Les policiers sont arrivés dans les locaux, ils ont pris les ordinateurs, et le festival n’a pas eu lieu. » D'autres courts métrages sont évoqués tels Battle de Wen Muye, ou encore Dinosaur Rider de Tingerine Liu relatant la vie de jeunes punks : « Je ne pense pas que mon film aurait de problèmes en Chine », commente la réalisatrice et d'ajouter : « le seul truc qui pourrait gêner, c’est que ces jeunes sont très grossiers… Mais mon problème majeur, ce n’est pas la censure. Mon problème, c’est que personne ne s’intéresse à mon film : ces jeunes ne sont pas connus, ce n’est pas un film commercial, et ça n'intéresse pas les gens. »