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CENSURE & CINEMA

CENSURE & CINEMA

Collection Darkness, censure et cinéma


Le Festival du film d'Istanbul proteste contre la censure du documentaire Bakur par le gouvernement turc

Publié par darkness-fanzine.over-blog.com sur 14 Avril 2015, 18:45pm

Catégories : #bakur, #turc, #cinéma, #censure, #istanbul, #festival

Dimanche 12 avril, le ministre de la Culture turc a demandé aux organisateurs du Festival du cinéma d'Istanbul, se déroulant du 4 au 19 avril 2015, la déprogrammation du documentaire Bakur (North, 2014, Çayan Demirel et Etrugrul Mavioglu) présentant les camps d'entraînement des combattants kurdes du PKK à la frontière Nord de la Turquie, le film ne détenant pas le visa nécessaire à son exploitation en salles. Pour protester, plus d'une centaine de cinéastes turcs, dont Nuri Bilge Ceylan, ont publié et signé une lettre ouverte contre « l'oppression et la censure » exercées par le gouvernement turc. Dans l'après-midi, Azize Tan, la directrice de l'Istanbul Film Festival soutenant « l'initiative des cinéastes », a annoncé que « tous les prix, y compris le Prix international de la Tulipe d'Or, le Prix national du documentaire, ainsi que la cérémonie de clôture, étaient annulés », malgré le maintien des projections. Le président du jury international, le réalisateur australien Rolf de Heer, a confirmé la démission de son jury et en déclarant à la presse : « La censure de North, après sa projection de presse, affecte le statut international du festival. Le jury se retire et ne décernera pas le palmarès ». La directrice du Festival a expliqué qu'elle espérait que ce conflit « conduirait à une réforme des règles de censure en Turquie, qui mettent sur le même plan les sorties commerciales et la présentation dans un festival », à l'instar du dispositif spécifique mis en place en France.

En effet, rappelons que dans notre pays, la procédure du visa temporaire est prévue à l'article 22-1 du décret du 23 février 1990 : « Les personnes qui prennent l'initiative et la responsabilité de la représentation publique d'une œuvre qui n'a pas été soumise à la procédure [normale] doivent obtenir un visa [...] valant autorisation de représentation de l’œuvre sur le territoire de la commune concernée pour une période maximale d'une semaine et pour un nombre de séances n'excédant pas six. [...] Cette demande de visa est accompagnée du synopsis détaillé de l’œuvre et, le cas échéant, d'une fiche récapitulant les mesures de restriction prononcées dans les pays où cette œuvre a fait l'objet d'une exploitation cinématographique. » Dans la pratique, le service des visas et de la classification du centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) précise que les festivals sont exemptés d'une telle procédure pour les films n'ayant pas de visa, sauf si les organisateurs mettent en place une billetterie CNC. Dans ce cas, une simple déclaration par bordereau, pour chaque film projeté sans visa d'exploitation, est suffisante. Un transfert de responsabilité du CNC vers les organisateurs, notamment quant à la détermination de l'âge des spectateurs autorisés à assister aux projections.

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