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CENSURE & CINEMA

CENSURE & CINEMA

Collection Darkness, censure et cinéma


Promouvoir indigne le cinéma : mais quelles sont les véritables propositions des professionnels ?

Publié par darkness-fanzine.over-blog.com sur 7 Février 2016, 11:51am

Catégories : #promouvoir, #censure, #cinéma

"Le syndicat français de la critique de cinéma en appelle à la ministre de la Culture, Madame Fleur Pellerin, et lui apporte tout son soutien dans l'objectif d'une modification des articles de loi qui contribuent à cet état de fait. Il faut que que cessent ce désaveu perpétuel des avis de la commission de classification et ces attaques répétées contre la création et les œuvres de cinéma." (SFCC, février 2016)

"Nous demandons donc à la Ministre Fleur Pellerin de prendre d’urgence les mesures issues des travaux confiés à Jean-François Mary sur la modernisation du système de visa. Elles permettront de rendre à la Commission de classification tout son sens et tout son poids. Ce nouveau pas en arrière confirme encore une fois que l’urgence est bien réelle." (ARP-SFC, février 2016)

Après le syndicat français de la critique de cinéma, la société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs, et la société des réalisateurs de films, les cinéphiles de Chaos Reigns s'indignent à leur tour de la "nuisance procédurière d’André Bonnet, l’avocat zélé de l’association intégriste Promouvoir". Oui mais voilà, comme François Cau le souligne dans son article, aucune action construite des professionnels du cinéma n'est organisée, aucune véritable proposition n'émane des communiqués livrés ponctuellement à la presse, à chaque fois qu'un recours est formé par Maître Bonnet ou qu'une juridiction administrative annule un visa d'exploitation : "A l’immobilisme des lignes réseau-sociales commence à s’opposer une timide amorce de résistance, qui d’un communiqué lapidaire du Syndicat de la critique avec deux fautes de frappe, d’un message un peu plus virulent des cinéastes de l'ARP et de la SRF, ou d’une tribune de la réalisatrice de Bang Gang (prochaine victime annoncée des censeurs). C’est bien. C’est un début. Ça ressemble presque à une mobilisation." Les professionnels du cinéma sont pointés du doigt, et les défenseurs de la liberté d'expression passent parfois à côté de leur sujet. On se souvient que voulant condamner l'interdiction aux moins de 18 ans de Saw 3D : chapitre final (2010, Kevin Greutert) décidée par le Conseil d'État le 15 mai 2015, la Ligue des droits de l'homme avait dénoncé l'interdiction de Saw 3 de Darren Lynn Bousman interdit aux moins de 18 ans depuis 2006 ! Bref, tous marquent l'arrêt, tous s'offusquent jurant qu'il faut faire quelque chose, mais quelles sont leurs propositions sérieuses hormis l'abrogation de l'article 227-24 du Code pénal ?

"Le pire, c’est que la communauté cinéphile commence presque à s’y habituer", écrit François Cau dans son billet. Et si finalement l'industrie du cinéma s'accommodait d'une situation qui ne concerne que moins de 0,5 % des films qui sortent chaque année dans les salles françaises, un phénomène anecdotique qui ne touche donc que quelques films d'auteur - si l'on exclut l'annonce du recours contre Les Huit salopards - le millier de visas délivrés n'étant que très rarement contesté devant le juge (moins de cinq par an) ou annulés (une contestation sur deux environ) ?

Afin de formuler des propositions qui conduiront peut-être à réviser le système de classification des œuvres cinématographiques projetées en France, Jean-François Mary, le président de la Commission de classification, a sans doute entendu les professionnels dont il faudra lire les analyses juridiques fines, afin de mesurer leur implication dans des affaires peu nombreuses mais qui défraient parfois la chronique quand l'actualité leur en laisse l'occasion.

Fleur Pellerin n'a pour le moment encore rien annoncé.

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