Nocturama : Bertrand Bonello change le titre de son dernier film pour éviter la polémique

Nocturama, le dernier film de Bertrand Bonello qui sort en salles mercredi prochain, peut-il soulever un vent de polémique ? A l'instar de Bastille Day (2016, James Watkins), déprogrammé après l'attentat de Nice de juillet 2016, ou de Made in France (2015, Nicolas Boukhrief), déprogrammé après les actes terroristes de novembre 2015, Nocturama raconte l'histoire d'une bande de jeunes révolutionnaires qui pose des bombes dans Paris. Interrogé par Christophe Narbonne le 29 août sur le site premiere.fr, le réalisateur de Saint-Laurent explique : « [le film] ne s’inscrit évidemment pas dans la barbarie de Daesh. Il est beaucoup plus dans la lignée d’une pensée insurrectionnelle, dans une histoire de l’insurrection, qui existe depuis des siècles. […] On a pu observer que, sur les quelques avant-premières publiques qu’on a faites, ce sont les jeunes qui comprennent le mieux le film. Il y a comme une évidence pour eux. Ils n’établissent pas de parallèle, contrairement à des spectateurs un peu plus âgés. Sans cautionner le passage à l’acte, ils comprennent le ras-le-bol des personnages. », et d'ajouter : « Ne me situant pas du tout dans le contexte islamiste, je n’avais pas à en tenir compte spécialement. Le film ne véhicule aucune idéologie barbare et liberticide. Ce que je tente de montrer, c’est une forme d’ambiguïté qui est le reflet de l’ambiguïté du monde dans lequel on vit. ».

Pourtant, Bertrand Bonello admet avoir modifié le titre du film après la tuerie du 13 novembre, préférant Nocturama au titre initial Paris est une fête : « Après le 13 novembre, je disposais d’un premier montage sur lequel on s’est interrogés et, très vite, on a conclu qu’il ne fallait rien changer. Excepté le titre qui établissait pour le coup des liens qui n’existaient pas. Et je ne voulais surtout pas qu’on puisse penser qu’il y ait la moindre idée de récupération. Nocturama est un titre qui nous amène encore plus vers la fiction. »

La Commission de classification a autorisé le film pour tous publics avec avertissement, considérant que « les scènes réalistes d'assassinats demandent un certain discernement et peuvent heurter le public ».