Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

CENSURE & CINEMA

CENSURE & CINEMA

Collection Darkness, censure et cinéma


La censure comme moteur comique : quand les networks osent le sexe

Publié par darkness-fanzine.over-blog.com sur 8 Décembre 2016, 21:08pm

Catégories : #campion, #censure, #télévision, #networks, #Etats-Unis, #Des séries et des hommes

Dans un excellent article mis en ligne sur le blog "Des séries... et des hommes" hébergé par Libé, notre ami et confrère Benjamin Campion, qui parfois écrit pour le fanzine Darkness, nous dévoile l'imagination débordante des grandes chaînes de la télévision américaine pour contourner la censure et ainsi pouvoir parler librement de sexe en prime time.

Nous reproduisons ci-dessous le tout début de l'article :

Trop souvent réduite à un outil de répression atténuant les potentialités créatrices de la fiction télévisuelle américaine, la censure peut aussi constituer un puissant levier d’inventivité et d’art du contournement pour qui sait l’utiliser à bon escient. C’est d’autant plus vrai pour des networks soumis à une surveillance accrue et, par conséquent, obligés de ruser pour passer entre les mailles du filet censorial. Or, quelle technique plus avérée pour aborder la question sexuelle que le comique de rétention ?

Le paysage télévisuel américain se divise en trois pôles : les networks (et leurs chaînes affiliées), le câble basique et le câble premium – auxquels il convient désormais d’ajouter un quatrième pôle, les services de vidéo à la demande par abonnement, si tant est que l’on puisse encore parler de télévision. Tous sont soumis à la surveillance de la Federal Communications Commission (FCC), créée par le Congrès des États-Unis en 1934 afin de réguler l’ensemble des télécommunications nationales et habilitée à sanctionner les contenus à caractère obscène, quels que soient le médium et l’horaire de diffusion. Cependant, seuls les networks sont également passibles de sanctions s’ils propagent des images ou des mots jugés indécents (c’est-à-dire « représentant ou décrivant des pratiques ou des organes sexuels ou scatologiques ») ou profanes (« tout langage grossier offensant les membres du public qui l’entendent et le jugent nuisible »). Un langage interdit qui comporte notamment « sept mots que l’on ne peut pas prononcer à la télévision » (hors câble, donc) : shit, piss, fuck, cunt, cocksucker, motherfucker et tits.

Dans de telles conditions, comment la série comique peut-elle aborder la question sexuelle sans perdre toute propension à provoquer le rire ? Le chemin détourné peut-il constituer une voie salutaire pour un programme de network condamné à ne jamais dire de but en blanc tout ce qu’il a derrière la tête ? Émettons l’hypothèse selon laquelle la censure incarnerait le moteur comique idéal pour qui n’aurait pas peur de mettre les mains dans le cambouis et de remplacer des pièces d’origine par des équivalents de sa propre confection, diégétisant ainsi le mécanique bergsonien pour non plus le plaquer sur du vivant mais le rendre conflictuel dans du vivant. Nous étudierons ce glissement par le prisme de deux séries comiques (l’une dans le cadre de la comédie romantique, l’autre de la sitcom) emblématiques de la télévision de network de la fin des années 1990 : Ally McBeal (Fox, 1997-2002) et Friends (NBC, 1994-2004).

La suite de l'article : ICI.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Articles récents