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CENSURE & CINEMA

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Collection Darkness, censure et cinéma


La justice belge examine la demande d'interdiction du film documentaire Ni Juge, ni soumise

Publié par darkness-fanzine.over-blog.com sur 28 Février 2018, 07:33am

Catégories : #censure, #cinéma, #interdiction, #belgique, #justice, #référé, #ni juge, ni soumise

Mis à jour le 22 janvier 2019.

 

Ni juge, ni soumise (Yves Hinant et Jean Libon, 2018), un documentaire projeté dans certaines salles françaises depuis le le 7 février 2018 qui propose de suivre le travail quotidien d'une juge d’instruction bruxelloise, fait l’objet d'une demande d'interdiction devant la justice belge, l'avocate d'un des suspects présentés et auditionnés dans le film estimant que sa cliente n'a pas donné son accord pour apparaître dans un film sorti en Belgique le 21 février dernier : « On lui a fait signer un document dans lequel on lui parle d’un documentaire sans plus et où il n’est fait mention nulle part de son droit à l’image. […] Ma cliente conteste la diffusion de son audition dans ce film, qui ne lui a pas été présenté de la sorte […] il y a cinq ans. Imaginez-vous sa tête aujourd’hui face à toutes les répercussions. »

 

Le documentaire livré par les deux réalisateurs de l'émission Strip-Tease, montre la vie d'Anne Gruwez, de son jardin aux scènes de crime, en passant par des balades en voiture. « Une omniprésence qui a nécessité de longues négociations avec les autorités belges », selon les réalisateurs. Si le passage décrivant le récit insoutenable d'une femme après l'homicide d'un enfant interroge, Jean Libon et Yves Hinant assument leur choix de l'avoir conservé dans son intégralité : « S'il y a une scène à garder dans tout le film, c'est celle-là. […] Sans ça, il n'y a pas de film et on l'a su directement tous les deux. [...] La folie existe, elle fait partie de nous tous. Cette société est à mille lieues du réel. Attention, on ne s'est pas dit que c'était pour faire un truc choquant. »

 

Le référé qui devait être examiné par le tribunal de première instance de Bruxelles le 28 février 2018 a finalement été suspendu. Les avocats de la RTBF assignée au même titre que la société de production du film Artemis, ont à leur tour déposé une requête en dessaisissement du tribunal bruxellois, une action qui a entraîné la suspension de plein droit de la procédure en cours. C’est donc désormais à la Cour de cassation de Belgique de trancher et de dire si le dossier doit être traité ou non à Bruxelles.

 

Pour l'avocat de la RTBF, le débat ne peut pas avoir lieu dans la capitale : « Une convention ayant été signée entre les réalisateurs et les autorités judiciaires bruxelloises [...]. Celles-ci ont donné leur autorisation à la diffusion du film. Nous estimons qu’il n’aurait pas été sain de discuter de la démarche de la plaignante devant un tribunal bruxellois. L’apparence d’impartialité de ce dernier aurait pu être mise à mal. D’où notre requête. »

 

Le 22 janvier 2019, on apprend que Luc Hennard, le chef de corps de la juge d’instruction Anne Gruwez, lui a interdit de parler du film et de se présenter à la cérémonie des Magritte qui doit se dérouler le 2 février 2019, estimant avoir été trompé sur le contenu du documentaire.

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