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CENSURE & CINEMA

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Collection Darkness, censure et cinéma


Le 15h17 pour Paris va-t-il être interdit par la justice pour protéger les droits de la défense ?

Publié par darkness-fanzine.over-blog.com sur 10 Février 2018, 09:04am

Catégories : #censure, #cinéma, #interdiction, #thalys, #Le 15h17 pour Paris

Le lundi 5 février 2018, les juges en charge de l'enquête sur l'attaque perpétrée à bord du train Thalys le 21 août 2015, ont refusé d'organiser une reconstitution des faits demandée par maître Sarah Mauger-Poliak. Une décision contestée par l'avocate d'Ayoub El-Khazzani, le tireur présumé, qui estime que le film Le 15h17 pour Paris (Clint Eastwood, 2018) porte « une atteinte grave à la sérénité de la justice, à la loyauté des débats, à la présomption d'innocence et aux droits de la défense ». Interrogée par France 3-Région Hauts-de-France, l'avocate indique : « J'avais demandé au magistrat instructeur d'organiser une reconstitution. On vient de me répondre que c'était inutile, puisqu'il y avait déjà le film. La justice se plie devant un réalisateur de fiction. »

 

Maître Mauger-Poliak a donc fait appel de la décision et envisage désormais de demander la suspension de l'exploitation du film en salles le temps du procès, regrettant « la théâtralisation outrancière et déplacée [du film] qui retire l'enquête des mains des juges d'instruction et la confisque aux salles d'audience pour l'exposer sous les projecteurs des salles de cinéma », et d'expliquer que le long métrage constitue de ce fait, une atteinte aux droits de son client en présentant « une vision cinématographique romancée des faits, alors même que Monsieur El Khazzani n'a pas encore été jugé ».

 

Résolue à agir en justice, l'avocate ajoute : « Je trouve ça choquant que le cinéma fasse le travail à la place de la justice, ou plutôt qu’on le laisse faire […]. En France, on a des grands principes dont la présomption d’innocence. Là, on nous explique que Clint Eastwood va délivrer la vérité, avec une vision complètement unilatérale des faits, où la présomption d’innocence est bafouée. Je ne vois pas comment une instruction peut se dérouler sereinement quand on voit des personnes répéter des scènes du film avant de témoigner auprès d’un magistrat instructeur. »

 

Il est vrai que le film de Clint Easwood a pour singularité de mettre en scène devant la caméra les véritables personnes impliquées dans l'attentat du train Bruxelles-Paris, dont les trois militaires américains Spencer Stone, Alek Skarlatos et Anthony Sadler aidés par le franco-britannique Chris Norman.

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