Paramount Pictures a-t-il censuré certains détails de Top Gun: Maverick pour ne pas déplaire à la Chine ?

Alors que Tom Cruise a créé la surprise en venant présenter aux visiteurs du célèbre Comic-Con de San Diego la première bande annonce de Top Gun: Maverick (Joseph Kosinski, 2020), la suite du film culte des années 1980, son contenu a immédiatement suscité la curiosité des cinéphiles dont certains ont accusé Paramount Pictures d’avoir autocensuré assez maladroitement la veste en cuir que portait Tom Cruise dans le premier opus, et qu'il arbore de nouveau dans cette suite dont la sortie en France est programmée au mois de juillet 2020.

Les internautes ont en effet remarqué que les patchs cousus au dos du blouson ne sont plus les mêmes que ceux présents dans le film de Tony Scott en 1986 : les drapeaux japonais et taiwanais ont été remplacés par de faux drapeaux avec les mêmes codes couleur, et les mentions « Far East Cruise 63-4 » et « USS Galveston » ont été supprimées pour être remplacées par « United States Navy » et « Indian Ocean Cruise 85-86 ». USS Galveston est une référence au croiseur lance-missiles de la marine américaine qui a rejoint la flotte américaine du Pacifique en août 1962, et qui a opéré dans les eaux de l’Asie du Nord-Est autour du Japon, Taïwan et Okinawa de l’automne 1963 jusqu'au printemps 1964.

Les médias américains assurent qu'il s'agit là exclusivement d'apaiser les relations diplomatiques avec la Chine qui reste très susceptible concernant l’évocation de la souveraineté de Taiwan, ou la référence à l’occupation japonaise durant la Seconde Guerre mondiale.

Au-delà des aspects diplomatiques, le producteur et distributeur américain ne souhaite visiblement pas risquer de se fermer le marché du cinéma en Chine, après avoir investi plusieurs dizaines de millions de dollars avec le chinois Tencent Pictures.

Rappelons que depuis février 2012, la politique des quotas destinée à protéger les productions chinoises, limite le nombre de films étrangers autorisés à être exploités en Chine à 34 blockbusters par an plus une quarantaine de films indépendants.

Si le marché chinois demeure un marché hermétique, il est aussi un marché fleurissant qui a généré à lui seul plus de 2,75 milliards de dollars de recettes en 2012, soit une augmentation de 36 % par rapport à l'année précédente, avec 4 582 complexes et 18 195 écrans (5 077 nouveaux écrans et 903 nouveaux complexes ont été ouverts en Chine sur la seule année 2013).