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CENSURE & CINEMA

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Collection Darkness, censure et cinéma


L’affiche de Good Boys mentionne l'interdiction aux mineurs décidée aux États-Unis alors que le film est autorisé pour tous publics en France

Publié par darkness-fanzine.over-blog.com sur 3 Août 2019, 13:54pm

Catégories : #censure, #interdiction, #R, #Etats-Unis, #France, #Tous publics, #Affiche, #Good Boys

La démarche est étonnante, inédite et purement commerciale.


Alors que le film Good Boys (Gene Stupnitsky, 2019), qui sortira dans les salles françaises le 21 août 2019, a été autorisé pour tous publics par la commission de classification des œuvres cinématographiques, Universal Pictures a décidé de communiquer sur le niveau de classification du film obtenu aux États-Unis en reprenant de manière bien visible au centre de l’affiche française, la traduction littérale du visuel de l’affiche originale américaine, c’est-à-dire la motivation et l’interdiction aux spectateurs de moins de 17 ans non accompagnés d’un adulte décidée par la Motion Picture Association of America, laquelle n’a bien évidemment aucune incidence sur l’exploitation du film dans notre pays : « R : Avertissement. Contient des insinuations à caractère sexuel, des images de consommation de drogues et d’alcool et un langage grossier. Le tout avec des pré-ados. »

L’affiche de Good Boys mentionne l'interdiction aux mineurs décidée aux États-Unis alors que le film est autorisé pour tous publics en France

Si la technique consistant à mentionner sur l’affiche d’un film le niveau d’interdiction obtenu en France, a déjà été utilisée en tant qu’argument commercial – on se souvient de la reproduction de l’avertissement de la Commission de classification édicté pour le film Frontière(s) de Xavier Gens en 2007 ou de l’affiche du film Love de Gaspar Noé en 2015 après son interdiction initiale aux moins de 16 ans -, c’est à notre connaissance la toute première fois qu’un tel procédé est mis en œuvre alors que la classification apposée sur l’affiche française ne correspond pas à la réalité, c’est-à-dire au visa délivré par le ministre de la Culture pour son exploitation en France. On imagine sans peine que le distributeur français aurait peu apprécié une véritable interdiction aux mineurs de 16 ans alors que les spectateurs de 12 à 18 ans constituent la cible visée par Good Boys...

L’affiche de Good Boys mentionne l'interdiction aux mineurs décidée aux États-Unis alors que le film est autorisé pour tous publics en France

Outre-Atlantique, le distributeur québécois a déployé le même dispositif en traduisant le niveau d’interdiction décidé aux États-Unis alors que le film est interdit aux moins de 14 ans au Canada : « 16+ : Sexualité explicite, drogue et alcool, langage vulgaire – impliquant des adolescents. »

L’affiche de Good Boys mentionne l'interdiction aux mineurs décidée aux États-Unis alors que le film est autorisé pour tous publics en France

Pour sa part, l’affiche espagnole ne mentionne pas le niveau de classification obtenu. Pour être tout à fait complet, ajoutons que Good Boys est interdit aux mineurs au Vietnam, interdit aux moins de 16 ans en Irlande, en Hongrie et en Afrique du Sud, interdit aux moins de 15 ans en Grande-Bretagne, interdit aux moins de 12 ans en Allemagne, aux Pays-Bas et en Finlande.

L’affiche de Good Boys mentionne l'interdiction aux mineurs décidée aux États-Unis alors que le film est autorisé pour tous publics en France
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E
La France et la censure, vaste fumisterie... La plupart des jaquettes dvd de films d'horreur ou gore mentionnent aujourd'hui "tous publics" ou "accord parental". Il es évident que ces films ne sont pas vus par la commission de censure.. Sans oublier que la plupart des films interdits aux moins de 16 ans à leur sortie en salles sont aujourd’hui interdits aux moins de 12 ans lors de leur diffusion TV. Pour exemple Basic Instinct. Pourquoi ? Et à côté de cela, les horreurs bien réelles du journal de TF1 nous sont imposées sans avertissement et à l'heure du repas, quand toute la famille est à table.
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D
La réglementation est claire au sujet de la classification des vidéos en France. Soit le film est déjà sorti en salles et l'éditeur a l'obligation de reporter sur la jaquette le niveau de classification décidé par le ministre de la Culture sur avis de la Commission (c'est l'application du Code du cinéma). Soit le film n'est pas sorti en salles et il ne dispose donc pas de visa, et cette responsabilité est alors confiée directement à l'éditeur, qui fait effectivement un peu ce qu'il veut. C'est la loi de 1998 modifiée. Si le film est étranger, l'éditeur se réfère le plus souvent au niveau de restriction attribué dans le pays de production. Enfin, la télévision française et les chaînes en clair ont l'obligation de se conformer aux directives du CSA, lesquelles attribuent des heures de diffusion en fonction du niveau d'interdiction éventuelle du film au cinéma. Les chaînes ont alors l'obligation de respecter a minima le visa d'exploitation en salles mais elles peuvent aussi sur-classifier, c'est-à-dire durcir le niveau de restriction pour une diffusion à la télévision. Si le film n'a pas reçu de visa, les chaînes se rangeront alors à la décision de leur comité de visionnage qui regardera le film avant programmation. En cas de litige, le CSA tranchera le plus souvent a posteriori. Voilà, vous savez tout !

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