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CENSURE & CINEMA

CENSURE & CINEMA

Collection Darkness, censure et cinéma


Mise en ligne du rapport d'activité du BBFC pour l'année 2015

Publié par darkness-fanzine.over-blog.com sur 16 Juillet 2016, 09:41am

Catégories : #bbfc, #cinéma, #censure, #royaume-uni, #Hate Crime

Autocensure du distributeur du dernier James Bond

Le rapport d'activité du British Board of Film Classification – un peu l'équivalent de la commission de classification des œuvres cinématographiques en France – a été mis en ligne le 1er juillet dernier pour l'année 2015. Sur 70 pages, David Cooke – son directeur – nous apprend notamment que le Board a classé 983 films destinés à une exploitation en salles, soit une hausse de 2,7 % par rapport à 2014 (un nombre équivalent à ceux qui sortent chaque année en France). Pour la seconde année consécutive, davantage de films ont été interdits aux spectateurs de 15 ans (383) qu'aux mineurs de 12 ans accompagnés d'un adulte (321). Spectre et Kingsman: The Secret Service sont les deux films ayant généré le plus de plaintes des spectateurs : 40 pour le premier, et 38 pour le second, une partie du public estimant que leur niveau d'interdiction était insuffisant en raison de la violence de certaines scènes telle celle de la tuerie dans l'église pour Kingsman pourtant interdit aux spectateurs de 15 ans. On apprend aussi que le distributeur de Spectre s'est rapproché du BBFC pour obtenir une interdiction aux moins de 12 ans, s'autocensurant de ce fait en raccourcissant certaines scènes jugées trop violentes pour un tel niveau de classification : « During post-production, the distributor sought advice on whether it could secure a 12A classification and if so, how. One scene involving an eye-gouging was slightly too strong for the company's preferred 12A classification. We therefore suggested reductions to this scene. What remains in the classified version of the scene is a brief implication of what is happening, with only limited visual detail. » Plus étonnant, on découvre que le film d'animation Minions a fait l'objet de 16 plaintes de parents choqués par « la scène de torture » dans un donjon.

63 films interdits aux moins de 18 ans en salles et 416 en vidéo

Près de 500 films ont été interdits aux mineurs en 2015, dont I Spit on your Grave III: Vengeance is Mine, et The Human Centipede III (Final Sequence) pour leur représentation déplacée de la violence sexuelle. Le film italien de Massimo Dallamano What Have You Done to Solange?, interdit en salles en mars 1973, et censuré de 2'15'' en janvier 1996 pour son exploitation vidéo chez Redemption Films, a été autorisé dans son intégralité en octobre 2015 interdit aux moins de 18 ans. Même libération pour les films Blastfighter (1984, John Old Jr.) et Dr. Jekyll et les femmes (1981, Walerian Borowczyk).

Le film d'horreur allemand Nekromantik 2 (1991, Jörg Buttgereit) a été autorisé aux mineurs sans aucune coupure pour son exploitation vidéo chez Arrow en juillet 2015, tout comme Emanuelle and the Last Cannibals (1977, Joe d'Amato) classé X en 1978 pour une version de 87'7'', censuré de 1'58'' en 2002 chez Orbit Video, et autorisé intégralement dans une version de 176'17'' chez 88 Films Limited en décembre 2015.

Par ailleurs, malgré la demande des distributeurs, le BBFC explique avoir maintenu l'interdiction aux moins de 18 ans du film True Romance (1993, Tony Scott) jugé très violent, notamment pour la scène durant laquelle une femme est frappée à coups de poing, en autorisant toutefois l'exploitation intégrale d'une version de 121' chez Park Circus, la précédente version longue (118'32'') proposée par Warner en 1993 ayant été censurée de 3 secondes. Même chose pour le film The Long Good Friday (1981, John Mackenzie) interdit aux mineurs en raison d'une scène montrant un homme poignardé dans le cou, à plusieurs reprises, à l'aide d'une bouteille cassée ; mais distribué dans une version longue de 115'5'' chez Arrow. Le rapport revient ensuite sur l'interdiction aux mineurs de certains films sortis en salles en 2015 tels Return to Sender, Hyena, Legend, Bait, Rec: Apocalypse, ou encore Fifty Shades of Grey.

Le Board note une augmentation significative du nombre de « produits pornographiques » (« explicit pornographic works ») classées « R18 » en 2015 (583 dont 537 vidéos), soit une progression de 7,5 % par rapport à 2014. 13 % d'entre-eux ont fait l'objet de coupures à la demande du BBFC pour se conformer aux lois de 1959 et 1964 relatives à l'obscénité, et de 1984 (modifiée en 2010) sur les enregistrements vidéos, pour des scènes jugées trop violentes : « choking and gagging during deep throat fellatio and instances of oxygen being restricted during sexual activity. »

Hate Crime totalement interdit en Grande-Bretagne

Le rapport d'activité nous révèle que le BBFC a refusé de classer Hate Crime (2013, James Cullen Bressack) en mars 2015. Édité par The Horror Show, ce found footage montre un enregistrement vidéo sur lequel sont décrits des événements se déroulant dans une famille de confession juive dont la maison est envahie par des néo-nazis. La famille est terrorisée, la mère et la fille sont violées, le fils est marqué d'une croix gammée et ses yeux arrachés après qu'il ait été forcé à avoir des relations sexuelles avec sa mère. Bien que le film se termine avec des sous-titres mentionnant que certains assaillants ont été traduits en justice et que le crime de haine reste une question d'actualité aux États-Unis, le BBFC a estimé que le film ne pouvait pas être exploité au Royaume-Uni.

Notons également que le film indien Srimanthudu (2015, Koratalla Siva) a été interdit aux spectateurs de 12 ans non accompagnés malgré la suppression d'une scène décrivant un combat de coqs contrevenant à la loi de 1937 relative à la protection animale qui interdit la cruauté sur des animaux au cinéma. Ce texte a conduit le BBFC à censurer une scène avec un cheval dans le film The Hunting Party (1971, Don Medford). Mentionnons enfin qu'un plan initialement jugé violent dans un épisode de la série télévisée Bloodline, (2015, Netflix) a finalement été autorisé après que le distributeur ait pu démontrer qu'il s'agissait en réalité d'une marionnette et non d'un animal vivant.

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