Finalement à l'affiche des salles égyptiennes le 28 juillet dernier, Clash (Eshtebak, pour le titre arabe original) réalisé par Mohamed Diab, a subi les pressions de la presse gouvernementale, selon Aziz El Massassi dans un article mis en ligne sur lemonde.fr le 5 août. « Clash n’est pas un film anodin. Pour la première fois, une des périodes les plus sensibles de l’histoire récente de l’Égypte se donne à voir sur grand écran. » Le long métrage rend compte du chaos politique après le coup d’État militaire de 2013, à travers un huis clos « qui aboutit, pour l’essentiel, au clash le plus primaire entre partisans des Frères musulmans et leurs adversaires ».
Aziz El Massassi nous explique aussi que « l’autorité nationale de la censure [..] a imposé à Mohamed Diab d’inscrire le message suivant au tout début du film comme condition sine qua non à sa projection : ''Après la révolution du 30 juin, les Frères musulmans ont provoqué des affrontements sanglants pour empêcher la transition pacifique du pouvoir'' », et d'ajouter que « le réalisateur a cru que son œuvre, qui a assuré l’ouverture d’Un Certain Regard au Festival de Cannes, ne serait jamais distribuée en Égypte à cause des menaces émanant de différents organes de l’appareil d’État. »
L'incrustation de l'avertissement a permis au film de sortir sans coupures.