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CENSURE & CINEMA

CENSURE & CINEMA

Collection Darkness, censure et cinéma


Une enquête du BBFC recommande au BBFC de systématiser les avertissements au cinéma pour protéger les jeunes spectateurs

Publié par darkness-fanzine.over-blog.com sur 26 Septembre 2021, 12:30pm

Catégories : #censure, #interdiction, #BBFC, #avertissement

Le BBFC s'inquiète de la santé mentale des plus jeunes

Une enquête commandée par le British Board of Film Classification (BBFC), mise en ligne le 20 septembre 2021, révèle que les trois plus grands problèmes de santé psychologique chez les adolescents sont l'anxiété (50 %), le stress (38 %) et la dépression (34 %) – suivis par la représentation du corps (30 %), le suicide (20 %) et l’automutilation (20 %) –, et que 64 % des 13-18 ans demandent à ce que des avertissements appropriés puissent être proposés pour tous les films et toutes les émissions de télévision présentant ce type de contenu. En outre, près de sept adolescents sur dix (68 %) estiment que seule la représentation positive de leurs angoisses à l'écran brise la stigmatisation, permet la discussion, et les incite à rechercher de l'aide.

A la lecture de ces statistiques, David Austin, le directeur général du BBFC, déclare : « Nous sommes là pour donner aux plus jeunes ce qu'ils veulent et ce dont ils ont besoin, c’est-à-dire une classification et des avertissements clairs et faciles à comprendre pour tous les films, pour toutes les émissions de télévision, sur tous les supports, que ce soit au cinéma, en vidéo ou sur les plateformes de streaming et tout ceci, pour le bien-être émotionnel et l’épanouissement psychologique des adolescents. » Le BBFC rappelle à cette occasion que des enquêtes ont montré que 97 % des personnes interrogées sont satisfaites du système de classification des films par tranches d’âge, 91 % des adultes et 95 % des adolescents souhaitant même que ce dispositif puisse être appliqué aux contenus proposés par les services de vidéos à la demande.

Des conclusions d’une enquête qui annoncent vraisemblablement le prochain élargissement des attributions du BBFC comme l’a fait remarquer avec ironie et sarcasme l’éditorialiste Joanna Williams dans un article mis en ligne le 23 septembre 2021 :

« Peu de sensations fortes se rapprochent de celles provoquées par le fait de regarder un film interdit aux moins de 18 ans alors que vous n'en avez que 12. Pourtant, il semble que les adolescents d'aujourd'hui soient moins enclins à bafouer les règles si l'on en croit une enquête récente du BBFC, perturbés par la représentation à l'écran de problèmes psychologiques qui les affectent tels les troubles de l'alimentation, l'automutilation, le suicide, l'intimidation et la dépression. L’enquête suggère même que près des deux tiers des adolescents souhaitent que des avertissements plus nombreux puissent leur signaler ce type de contenus dangereux pour leur santé mentale. Ce n'est plus le sang, les tripes et le gore qui les effraient, mais les émotions qu’ils provoquent. […] Du coup, le BBFC envisage d’étendre sa mission en systématisant la publication d’avertissements pour répondre aux conclusions d’une enquête orientée qu’il a commandée [...] Plutôt que de multiplier les avertissements, ne vaudrait-il mieux pas expliquer aux adolescents que sans anxiété il n'y a pas de Death of a Salesman, que sans stress il n'y a pas de Cat on a Hot Tin Roof, que sans dépression il n'y a pas de It’s a Wonderful Life, que sans suicide il n'y a pas de Anna Karenina. C’est l'émotion qui nous rend humains. […] Ce ne sont pas les adolescents qui sont à l’origine des longs avertissements qui ont précédé la représentation de Roméo et Juliette cet été au Globe Theatre de Londres. Ce n'est pas un enfant qui a demandé de dire au public que le sang était faux [...]. Ce sont les adultes – metteurs en scène, enseignants, cinéastes et censeurs d'État – qui pensent que les adolescents sont si vulnérables qu'il faut leur expliquer que les scènes de combat sont fictives. Ce sont les adultes qui pensent que les enfants sont si stupides qu'ils pourraient se suicider après avoir vu Roméo et Juliette, une pièce de théâtre jouée pendant plus de quatre siècles sans avertissement. Des adolescents auxquels on fait croire que certains sentiments ne font pas partie du processus normal de développement, que les émotions ne peuvent être gérées qu'avec l'aide de professionnels. Les adultes font croire aux enfants qu'ils sont psychologiquement fragiles, qu’ils ne peuvent pas, seuls, être confrontés aux interactions humaines, qu’ils ne peuvent pas, seuls, faire face à la vie. […] Qu’il est nécessaire que des adultes puissent les accompagner, les avertir avant d’aller voir un film au cinéma. […] Le BBFC vient de laisser entendre qu'il fournirait encore plus de conseils et, sans aucun doute, plus de censure aussi. […] Arrêtons et laissons les enfants transgresser les interdits. »

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